Suna me voilà

Quel ennui, quelle ignominie, rien, absolument rien ne se passait, à cette allure, j’allais devenir une vieille grand-mère avec des cheveux blancs, même dans le fin fond du village de Taki il se passait plus de choses. Il était temps que tout ceci change, si personne ne voulait bouger, j’allais le faire. Pas besoin de jutsu, pas besoin de bagarre, juste des actions. Voilà un petit moment que le village d’Oto n’avait pas bougé. Suite aux différentes tensions politiques, le village semblait se faire discret pour éviter de se retrouver au milieu d’une mauvaise bagarre, après tout, nous étions des serpents comme le symbolique maître orochimaru. Devenir un dommage collatéral n’était plus au goût du jour. Je prenais donc la décision de m’avancer sur ce fameux terrain glissant. Il était temps que le village du son s’avance sur la scène internationale, je prenais donc l’initiative d’insuffler une nouvelle démarche à notre camp. Soumettant l’idée au serpent blanc, il n’avait émis aucune décision, sous-entendu « va à tes occupations ma petite kin ». Encore une idée pour nous tester. Quoiqu’il en soit, j’étais bien décidée à rencontrer les différents gouvernements, nos émissaires voyaient les tensions s’intensifier entre les différentes nations. De potentiels alliés pouvaient se dessiner dans ce paysage politique, sans perdre trop de temps, je m’attaquais au premier village. Le village du vent, une contrée bien hostile pour un climat aride, la sortie du pays des rizières venait de se faire sans grande difficulté.

Le désert de suna, quelle galère cet endroit, entre la chaleur, le sable qui freine nos pas et les tempêtes de sable, à lui tout seul, il suffisait à repousser les ennemis. Sans oublier que des créatures hostiles vivaient dans ce désert, des scorpions géants ou des maraudeurs. Au bout de deux jours, j’arrivais enfin à proximité du village du vent. Une architecture à couper le souffle, c’était la première fois que je voyais une telle muraille. En me présentant à l’entrée du village, mon premier réflexe avait été de secouer mes longs cheveux noirs, le sable ruinait mon cuir chevelu. Je me présentais aux gardes à l’entrée du village.

« Bonjour, je me présente, Kin Tsuchi, émissaire du village des Rizières, je souhaite m’entretenir avec le Kazekage où l’un de vos représentants s’il vous plaît. »

Je continuais de retirer la poussière de mes vêtements, la chaleur était plus forte que dans mon village, j’étais morte de soif, mais la satisfaction d’être arrivée jusqu’ici était grande. Devenir indépendante depuis peu avait un réel avantage par moment, ne plus entendre gémir Zaku à longueur de journée ou encore Dosu mettre la pression sur nous, ça changeait des différentes missions. J’attendais patiemment qu’un ninja du village vienne à ma rencontre

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Mon arrivée au village du vent était assez soudain, mais ma démarche n’était pas aléatoire et encore moins pour déclencher des conflits. Bien au contraire, la chaleur étouffante me faisait gonfler les pieds. Je me demandais comment les habitants de ce pays faisaient pour y vivre toute l’année. Je patientais sagement dans l’entrée du village, les gardes me faisaient patienter tendis l’un d’entre eux venait de s’absenter pour prévenir de mon arrivée. Je pouvais voir la crainte et la méfiance des ninjas de suna à mon égard. Militairement, nous n’étions pas spécialement reconnus dans ce monde, toutefois ces réactions en disaient long sur le savoir être du pays vis-à-vis des étrangers. Je gardais un visage inexpressif et hautain, j’observais spécifiquement la beauté du village. Soudain, ils avaient reçu l’ordre de m’escorter dans le village, les villageois me regardaient avec dédain et méfiance malgré l’escorte. Je traversais le village du vent en observant le village et son activité, l’endroit semblait assez riche et dense, je passais pour une pauvre paysanne à côté. Je n’avais pas l’habitude de fréquenter de si grands villages, parfois, je me demandais comment aurait été ma vie si j’avais grandi dans un tel endroit. Plus heureuse ? Qui sait…
Les bâtiments semblaient être construits en terre glaise mélangée à du sable ou était-ce la roche naturelle du désert ? Je n’étais pas une experte après tout. J’ignorais encore la personne que j’allais rencontrer. Était-ce des sauvages qui comptaient m’incarcérer ? Trop tôt pour le dire.
On m’installait dans une sorte de salon de thé, un endroit peu conventionnel pour une rencontre diplomatique. Étais-je prise en sérieux ? Peu importe, je n’avais aucune information confidentielle à communiquer. L’endroit était agréable malgré tout, des tissus colorés, des ornements, des fontaines et du bambou, mon instinct féminin s’éveillait bien que je ne montrais aucune émotion. J’étais bien trop habituée à la vie difficile et aux couloirs sombres du temple d’Orochimaru. En y regardant d’un peu plus près, je me rendais compte que les murs étaient insonorisés, manque de jugement quand tu nous tiens. Une jeune femme avec un accoutrement étrange semblait m’attendre, elle m’accueillait de façon courtoise. Une capuche de pingouin avec des grandes lunettes noires, était-elle un ninja ? avec ce camouflage, je ne distinguais pas son âge. Je faisais une révérence orientale à Ningyou avant de m’installer sur un coussin.

« Enchanté de faire votre connaissance Dame Ningyou, je vous remercie de me recevoir ».

Avec son accord, je commandais un verre d’eau et un thé sucré au jasmin pour me réhydrater après la traversée rude du désert de suna.

« C’est chaleureux de votre part merci, je vous l’accorde, la traversée de ce désert n’a pas été une sinécure, par chance, je n’ai croisé aucune créature ».

Je reprenais une gorgée d’eau avant de reprendre les discutions avec mon interlocutrice.

« Votre tenue m’interpelle, êtes-vous proche du Kazekage ? Aucune méprise de ma part, simplement de la curiosité mal placée ».

Je prenais une légère gorgée de thé, la tasse et l’eau étaient bouillantes, mais le goût était divin, bien meilleur que chez nous. J’avais entendu des rumeurs selon lesquelles le thé était un bon requinquant pour supporter les températures chaudes.

« Je me présente à vous comme émissaire des Rizières, nous ne sortons que très rarement de notre pays, surtout en ces temps difficiles, face aux tensions des grandes nations. Depuis peu, nous ressentons ces tensions augmentées. C’est pourquoi, je souhaite échanger avec vous et faire le point sur nos situations politiques. Cet échange est une première rencontre et ne nous engage en rien. ».

Les périodes difficiles poussaient à la vigilance entre les nations, pour les petites factions, les alliances étaient primordiales afin de se préserver de la guerre et de la misère.

« Un accord ou une éventuelle alliance pourrait éventuellement nous intéresser, je vous l’accorde, nos forces militaires sont bien moindre face aux grandes nations, mais nous possédons des ressources agricoles intéressantes, je sais que nous avons un accord commercial sur la livraison de riz. »

Les dés étaient lancés, c’était clairement une première approche et un premier échange. J’étais curieuse de voir la réaction de la guerrière du vent.e

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La jeune femme semblait accoutumée à ce genre de protocole, en échangeant avec elle de vives voix, je me rendais compte de sa maturité et son âge. Une chose était sûre, elle n’avait pas mon âge, en même temps qui voudrait discuter de sujet d’adulte avec une sale gamine de mon âge ? Surtout provenant d’un petit pays agricole.

« Je comprends parfaitement, c’est vrai que ma venue était soudaine, j’ai encore pas mal de choses à apprendre en matière de protocole politique. »

Alors que je lui exposais l’objet de ma visite, je sentais une légère réticence dans ses réactions, des petits moments de silence entre deux gorgées de thé, une mine assez fermée. Toutefois, mon hôte ne me laissait pas dans le flou bien au contraire, avec une certaine transparence, elle m’exposait ses réticences sur cet accord. Des arguments qui tenaient la route et qui étaient indéniables, n’étant pas une diplomate dans l’âme faute de maturité et d’expériences, je préférais jouer le jeu de l’honnêteté.

«Je vous l’accorde, c’est pourquoi je prends le temps d’échanger avec nos pays voisins, d’une part pour nous faire connaître, mais également pour tisser de premières relations entre nos pays. C’est un maigre effort pour mon pays, mais il faut bien commencer quelque part. »

En matière de géopolitique, la jeune femme du vent avait visé juste, la proximité avec l’immense pays du feu et de la foudre semblait plus adapté pour un accord. Cependant, seule la proximité géographique liait nos différents pays. Konoha serait réticent à cause de maître orochimaru et en imposait sur la balance tout comme le pays de la foudre.

« En effet, toutefois, les tensions entre vos différents pays ne cessent d’augmenter, une guerre entre Konoha et Kumo raserait littéralement notre pays de la carte, nous serions l’épicentre de la guerre. »

Je reprenais une gorgée de ce doux breuvage, je réfléchissais aux différents arguments que je pouvais soumettre à la Penguin’s Girl.

« Notre pays est principalement un pays agricole, vous avez besoin de nos ressources pour survivre comme vos terres sont arides, Konoha est autosuffisant tout comme kumo. Même si nous n’établissons pas d’alliance, j’espérais vous soumettre une requête concernant un accord de non-agression sur le territoire des Rizière où Suna pourrait jouer l’arbitrage politique en cas de guerre entre Konoha et Iwa ou Kumo. Avec cet accord, Suna pourra préserver ses ressources et Oto bénéficiera d’une forme de sécurité. »

Bien évidemment, une telle situation pouvait s’avérer dérangeante pour un pays comme Suna, toutefois un simple accord n’était pas bien risqué contrairement à une alliance directe qui mobiliserait obligatoirement Suna dans un éventuel conflit. L’arbitrage politique était plus pertinent et de simples échanges suffisaient à trouver un accord de paix.

« Les daïmyo du Son sont des personnes pacifistes qui ne souhaitent pas faire la guerre, toutefois nous essayons de développer notre économie mais également notre armée, même si cet échange n’aboutit pas, j’ose espérer que nous pourrons continuer d’entretenir de bonnes relations »

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J’écoutais attentivement mon interlocutrice, comme je l’attendais, ma démarché n’avait pas aboutie. Sans grande surprise, je comprenais que je n’étais pas prise au sérieux du fait de ma jeunesse, de mon village et surtout que je ne serais jamais reçue par un kage de village. Mon instinct me faisait rager et mes piques mesquines me démangeaient, mais à quoi bon, ce n’était pas la peine. Au fond de moi, je sentais que nous n’aurions pas d’avenir au village du Son. Toutes nos vies nous serions de pauvres mendiants soumis à l’austérité militaire des grandes nations. Tôt ou tard,  même si la guerre ne nous emporterait pas, nous serions utilisés et sacrifiés comme cobayes par Orochimaru et Kabuto. L’idée de fonder une milice indépendante pour refonder le village du son sous la doctrine des domyios serait une bonne idée, mais peine perdue face au serpent de Konoha.

« Je vois, merci de m’avoir reçue tout de même »

Frustration de jeunesse, je me relevais et je me dirigeais vers la sortie comme indiqué par la jeune femme du vent. J’étais escortée par cette ninja de suna à travers le village. Démarche sincère ou non, elle commençait à m’expliquer l’histoire de leur pays. Quelque peu pensive et dépitée, je coupais court aux explications en lui indiquant que je devais partir et que la route serait longue. Sans trop insister, elle m’escortait à la sortie du village en me souhaitant une bonne route. Je n’étais pas folle, même si le Kazekage prenait le temps de lire ma demande, elle n’aboutirait pas.  C’était le protocole et les coutumes militaire, les belles phrases, les belles courbettes, tout était une question de jeu politique. La sincérité et l’émotivité n’avaient pas leurs places dans ce jeu.

Je reprenais la route vers le pays du Son, le vent chaud du désert et la poussière rendaient difficile l’accès au désert. Je m'aventurais tant bien que mal à travers les dunes de sable à perte de vue, le climat était particulièrement rude, je me retrouvais au milieu d'un temps venteux à la limite de la tempête de sable, brouillant quelque peu ma vision. Mes longs cheveux noirs n'arrêtaient pas de virevolter violemment dans les airs. J'avais le sentiment que les heures, les minutes, les secondes, le temps lui-même se figeaient, c'était semblable à un genjutsu, je marchais, marchais sans cesse sans voir le moindre changement dans le paysage. Soudainement, une implosion de sable venait de se produire sur mon flanc gauche, un scorpion géant venait de surgir du sable. Très certainement en situation de chasse, je faisais la proie parfaite pour son quatre heures. Par réflexe je bondissais en arrière en lui lançant des senbons. Certaines aiguilles rebondissaient sur sa cuticule osseuse, tandis que d'autres se plantaient dans des infimes parois. Je devais m'enfuir sinon j'étais morte. Prenant mes jambes à mon cou, le scorpion se mettait à me pourchasser à travers les dunes de sable. Il était évident qu'il allait finir par m'avoir, j'étais plus lente que lui et j'étais ralentie par le sable. Je décidais donc d'utiliser mes clochettes sur le scorpion.

Sur un second saut, je lui lançais mes aiguilles munis de grelots et d'un câble. Le câble s'enroulait autour de la queue du scorpion et d'un coup net, je transférais mon chakra dans les grelots. Une onde sonore se diffusait sur le scorpion.


Rien, absolument rien ne se produisait, le Scorpion venait de briser mes câbles en deux secondes et s'apprêtait à contre attaquer. 

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Alors que la situation se présentait assez mal face à ce scorpion géant des sables, plusieurs vagues tranchantes de fuuton venaient de le faire fuir. Mais qui était-ce? Après un léger coup de vent dans le sable, je distinguais un peu mieux la silhouette de mon interlocuteur, étais-je menacée? L’hôte de Suna, Sekishu, que faisait-elle ici ?  m’avait-elle suivi ? pour quelle raison? Quoiqu’il en soit, je ne pouvais que la remercier pour son coup de main face à cette créature géante.

« hum, merci pour le coup de main »

La jeune femme du vent était du genre direct, elle m’expliquait les raisons de sa présence. Je restais stupéfaite devant sa proposition, c’était si soudain et inattendu . Sa démarche était personnelle, loins du protocol classique. Elle semblait en quête d’alliances également, dans le but de fonder une organisation en charge de la sécurité du monde. Mon profil semblait l’intéresser pourtant elle ne connaissait rien de moi, j’avais beaucoup de questions.

« Une organisation? nous devrions en discuter à l’abris »

Je m’avançais à proximité d’un rocher abritant un petit recoin d'ombre, je proposais à la jeune kunoichi de me rejoindre. Je m'installais sur les genoux, les mains sur les cuisses. Son mon air insipide voire inexpressif, je réfléchissais à la proposition de la jeune femme.

« Comment fonctionnera cette organisation? sera-t-elle indépendante? devrons-nous quitter nos villages pour s’implanter quelques part? dites m’en plus sur son activité, à quoi ça nous engage? ».

Je faisais partie de cette minorité d’enfants orphelins et maltraités par la brutalité du monde ninja, cette organisation serait peut-être la solution à notre libération et permettre aux plus vulnérables de se défendre. Bien que le serpent blanc me terrifiait, je devais saisir ma chance pour me libérer de son emprise.

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Sous cette chaleur étouffante, je posais mes différentes questions à la jeune femme, son projet était intéressant et  son projet m’emballait. Une organisation nouvelle qui se développerait dans le temps. Une chose était sûre, ce projet devrait rester confidentiel coûte que coûte.

« Je vois, cette organisation est prometteuse, ses missions me plaisent. Si nous pouvons contribuer à la sécurité de chacun, cette organisation est ma priorité. Vous pouvez compter sur moi pour vous assister. »

Une chose était sûre, son intervention était totalement inattendue, j’avais encore du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Face aux explications de la jeune femme, je commençais à me dire que mes initiatives n’étaient pas veines. Elle n’avait pas tord, mes démarches sortaient du contexte professionnel.

« Vous avez raison, ma venue sur vos terres relève de mon initiative. Je souhaite un monde meilleure pour mon pays, nos daymios ne s’intéressent seulement à l’argent et au commerce, quant au serpent blanc,  c’est un scientifique imprévisible.. »

Je pouvais en dire des choses, mais le lieu n’était pas adapté pour expliquer toutes la situation du pays. Je m’intéressais donc au projet de la jeune femme.

« Que comptez-vous faire à présent? je peux peut-être vous aider? »

Une nouvelle organisation devait se lancer et nous étions aux prémices de sa fondations.

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