Naraka est quelqu’un de méconnue dans son village. C'est dû aux nombreuses années qu’il a vécues hors de ce dernier...

Homme de petite taille, il ne dépasse malheureusement pas les un mètre cinquante, un constat qui l’agace au plus haut point. Juste le fait de savoir qu’il est le plus petit de sa génération le rend bougon. Son petit gabarit lui vaut de nombreuses moqueries. Un jour, submergé par la colère, il s'est promis de punir tous ceux qui oserait se moquer de sa taille.

Ses proches disent souvent de lui qu’il possède les cheveux de sa mère, long et argent jusqu’aux épaules, et les yeux de son disparu père, couleur du soleil, jaune vif. Ce mélange insolite ne lui permet pas de passer inaperçu dans la rue. Après avoir surpris, à de nombreuse reprises, des passants en train de le défigurer, il a pris pour habitude de dissimuler sa crinière sous une capuche quand il souhaite être discret. Pour le reste de son faciès, excepté de longs et fins sourcils noirs, il ne possède guère de pilosité facial, à son plus grand regret.

Peu importe le temps qu’il fait, il porte toujours un joli kimono bleu brodé de fleur exotique par sa mère et un pantalon ample qui ne laisse presque pas visible la silhouette de ses petites jambes. Sa veste fleurie est le plus souvent ouverte sur son torse, recouvert d'un nombre incalculable de bandages dissimulant les traces des coupures ou encore des brûlures dû à son entraînement de forgeron ninja. Ses bras n’ont pas été épargnés, ils sont eux aussi recouverts de bandages. Exposés à longueur de journée au feu, ils sont alors plus abîmées, sa peau torturée est noir jusqu’aux coudes. Ce sont les marques de ses efforts, il n’en a pas honte, au contraire même, il les adore, mais sa mère lui a conseillé de les recouvrir pour ne pas choquer les âmes sensibles du village.

Son comportement passe d’un extrême à un autre selon avec qu’il y est. Parfois médisant, colérique, distant, presque manipulateur avec la plupart des personnes du village, il peut être quelqu'un de gentil, attentionné, protecteur, timide avec ceux qui compte dans sa vie. Son ego lui a plusieurs fois joué des tours, la moindre remarque légèrement négative le fait vriller. Chaque crise de colère fait de Naraka un être ignoble, sa haine l’aveugle, mais aussi le rend sourd, ses actions deviennent irréfléchies et incontrôlables. Une fois en route, il est inarrêtable. Un autre effet néfaste de cet ego surdimensionné est qu’il cherche à rabaisser ceux qui sont faibles. Il ne veut ressembler à personne d’autre, être unique voilà la seule chose qui compte pour lui. Si on essaye de le faire rentrer dans une case, il va ressentir un mal-être profond et il va vouloir se libérer de cette “normalité” imposée.

L’amour est un sujet très sensible avec le jeune homme, tout comme sa taille. Isolé de la société pendant plus de huit ans, il n’a pas appris à apprivoiser ses émotions. Cela peut éventuellement expliquer qu’elles sont exprimées aux centuples. La moindre demoiselle ayant un semblant de charme risque de beaucoup le perturbé. Ça fait bientôt un an que Naraka est revenu de chez sa tante. Ces pulsions sont maintenant moins violentes et soudaines, mais elles sont toujours bien présentes.

Son caractère bien trempé lui a donné une certaine renommée parmi les ninjas du village. Mais il est plus connu pour ses créations que pour ses excès de colère, même si cela n’est pas si sûr. Les armes qu’il fabrique sont comme insufflées d’une partie de son âme. On peut facilement reconnaître celles qu’il a faites, leur lame est couleur de la nuit. Cette teinte si spéciale lui a donné, au sein de son clan et une partie des habitants de Konoha, le surnom : “Le forgeron du Crépuscule”.

Je suis Naraka Sôsuji. Je suis né sans père, la seule chose que je sais de lui c'est que nous partageons la même couleur d'iris. Celle de l'or. À cause de lui je suis considéré comme une disgrâce pour mon clan. Un être né hors concubinage. Ma mère fut blâmée de tous sauf de mon grand-père. Ce comportement méprisant permanent des membres de ma famille, plus ou moins proches, ont créé une surcharge émotionnelle trop importante. Menant ma mère a une maladie rare. Troubles du sommeil. Anxiété. Cœur sensible ou encore chakra paralysé. Devant tous ces symptômes, grands nombres de médecins de Konoha restèrent sans réponse. Une vieille dame nous a dit que ça ressemble au Takotsubo, plus communément nommé la maladie du cœur brisé. À ce jour aucun remède n'est connu, excepté le temps.


Je ne comprenais pas grand-chose à ce qui se passait, à l'époque je n'avais que trois ans. Je me souviens seulement de mon grand-père m'emmenant dans sa grande maison pour que j'y grandisse en sécurité. J'y ai passé toute mon enfance. Je n'ai pratiquement pas vu mes oncles et tantes. Sûrement une manœuvre de mon grand-père pour me conserver de leurs langues de vipère. Me voyant déambuler dans sa maison sans réel but, mon grand-père m'a initié à son art. Celui de la forge. Installé sur un petit tabouret dans le fond de la forge, je le voyais frapper avec une telle force le fer encore rouge sortant du fourneau. Jusqu'à mes cinq ans je n'étais qu'autorisé à le regarder faire. Quelques mois plus tard, le vieil homme décida enfin de me faire pratiquer. Je me découvre un vrai talent pour ça. Comme si la forge et moi ne faisait qu'un. Une fois devant le contacte avec la chaleur du feu ardent me fais rentrer en phase. C'est presque comme si mes yeux entrait en résonance avec la flamme. Depuis cette première expérience avec la forge de mon papi je n'ai jamais revécu ça. Suite à ce jour j'ai suivi un entraînement extrêmement rigoureux concocté par mon ancêtre sadique, heureux comme jamais face à mon "talent". J'ai été supervisé par mon troisième oncle, Nori, un psychorigide des règles. Mon grand-père a réussi à le convaincre par je ne sais quel moyen. Ça a été un vrai supplice, les exercices n'étaient clairement pas fait pour un enfant de presque six ans, mais bizarrement chaque jour ça devenait de plus en plus aisé à faire. Quand j'ai eu sept ans et quatre mois, mes "maîtres" ont décidés de stopper cet enfer pour que je puisse rejoindre l'académie des ninjas du village de la feuille.


L'académie n'a pas été une étape marquante de ma vie. J'ai vite été désigné comme un génie par certain de mes professeurs. L'éducation que j'ai reçue par Nori était très strict, pas très étonnant. Plusieurs mois après mon entrée mes enseignants me font passer un contrôle plus poussé qu'ils appellent Examen. Voilà comment je suis devenu Genin. Mon grand-père m'a souvent parlé de l'importance des grades. Dans notre clan pratiquement tous sont des Jounins. Ça leur permet de sortir du village avec plus de facilité. Pourquoi ? Pour récupérer des ressources ou encore éliminer des bêtes rares pour leurs matériaux. Tout ça nous sert pour la forge. Grâce à ces derniers on peut donner des caractéristiques à des armes. Dans notre maison il y a une très grande pièce où l'on entrepose tout ce qu'on ramène. Maintenant pour augmenter de grade et devenir Chunin, je dois rejoindre une équipe composée de deux genins autres que moi et un sensei.


L'assignation à mon équipe prend plus de temps que la normale. J'ai été diplômé en début d'année, je dois attendre la rentrée afin que ce soit plus simple pour l'administration de s'organiser. Durant les longs mois d'attentes mon oncle souhaite tester un nouvel entraînement avec sa fille et son fils, des faux jumeaux. Tsuki pour la jeune demoiselle et Taiyo pour le garçon. Ils ont deux ans de moins que moi, c'est-à-dire six. L'exercice que Nori nous a concocté est un éveil au chakra. Contrairement à mon ancien entraînement qui était plus basé sur le Taijutsu et le renforcement musculaire. Nous allons devoir déterminer l'affinité de notre chakra. À quel élément nous sommes associé. Dans notre famille étant forgerons nous sommes souvent liés au feu, le Katon. Ma cousine est liée au feu tout comme son jumeau. Moi je suis lié à un élément insolite dans notre famille, la foudre. Pendant les mois qui ont suivis il m'a appris à transformer l'élément de mon chakra. Un exercice extrêmement difficile, d'après lui, il lui a fallu un an et demi pour le maîtriser. Cette notion m'a pris l'entièreté de mes mois de liberté que j'avais pour être comprise et maîtrisée. Mon aisance à transformer mon chakra renforce l'idée de mon oncle que je suis un génie.


Quand j’ai intégré mon équipe, j’ai vite compris que ça allait mal se passer. Mes deux coéquipiers étaient de vrai idiots. Âgé de douze ans tous les deux, ils me regardaient de hauts. Comme si mon âge avait une influence sur mon talent et mes capacités. La première fois qu’on a été avec notre sensei pour un exercice, ils ont décidés de m’ignorer. Malheureusement pour eux durant ce dit entraînement j’ai été beaucoup plus performant qu’eux deux réunis. Notre sensei a demandé mon exclusion de l’équipe. Me jugeant de trop solitaire et que la cohésion de groupe ne se ferait jamais entre nous trois. Pour je pense qu’il n’avait pas tort. Je suis renvoyé chez moi, sans équipe. Plusieurs jours après cet évènement, j’ai reçu une lettre de mon sensei. Il me disait que je ne pourrai pas rejoindre d’équipe pendant au moins cinq ans “pour gagner en maturité” d’après lui. J’étais très en colère, le seul moyen de m’apaiser. La forge. J’y forge ma première arme spéciale, un petit couteau tenant dans ma paume totalement noire. On sent vraiment la haine que j’ai ressentie à ce moment là avec ce couteau. Depuis ce jour je ne l’ai jamais utiliser ou même montrer à qui que ce soit.


Lassé de me voir rien faire mon grand-père exige de ma tante Ayumu, la sœur cadette de ma mère, de m’enseigner l’art qui fait que notre clan est unique. Je n’ai pas vraiment mon mot à dire. Ayumu de ce que j’ai entendue de personne du village, c’est une vraie folle, elle c'est isolé du clan il y a bien longtemps pour des raisons personnelles. Personne ne la vue depuis ma naissance, à peu près la date où elle s'est isolée. Je suis plus que surpris quand je la rencontre enfin. Je comprends pourquoi elle s'est isolée. Son bras droit est inexistant, des traces de brûlures au niveau de son épaule sont présente. Perdre son bras dans notre clan est un terrible drame. Forger devient mission impossible... On ne vaut pas mieux qu’un déchet. Je me demande bien comment elle va pouvoir m’apprendre quoi que ce soit. Le jour de mon départ pour sa maison je n’ai qu’un petit sac avec mon marteau et quelques vêtements.


Elle vit dans une petite maison excentrée de Konoha, à l'intérieur il y avait un lit, le sien. Elle m’avait installé un tapis pour que je puisse dormir. Excepté ça il y avait une forge, la même que celle chez papi. J'ai vite compris que ça allait être difficile. Dès mon arrivée la seule indication qu'elle m’a donné de tout mon séjour a été: "Forges moi une arme jusqu'à ce que je sois satisfaite." Simple de premier abord. Mais j'ai vite compris qu’il y avait une subtilité, à l'instant où je finissais une épée ou quoique ce soit, elle la projetait à l'autre bout de la pièce sans me rien dire. Ça pendant des mois, des années. À un moment mon marteau me lâcha, n'ayant plus rien pour m'exercer, je me suis retourné vers elle. Impassible. J’ai compris alors que j'allais devoir me débrouiller seul. Au cours de ma onzième année, sans marteau, j’ai dû trouver un moyen. Assembler l’ensemble de mes connaissances sur la forge, le chakra ou encore moi-même. J’ai essayé de forger à la force de mon corps et de mon chakra. Affiner mes poings grâce à mon chakra de la foudre, le Raiton. Au début, je ne frappais qu'avec mes poings sans insuffler chakra. Je me suis vite retrouvé les poings ensanglantés et brûlés. À chaque fois que je frappais à nouveau le métal brûlant, j’avais l’impression que je devenais de moins en moins sensible au feu. Le noir de la suie me marque les bras, elle c’est incrusté sous ma peau. On dirait presque qu'ils sont carbonisés jusqu'à mes épaules. Mes bras noirs sont la marque de mon long supplice de cette diabolique Ayumu. Pour éviter d'effrayer qui que ce soit au village cachée de la feuille je m'enveloppe mes bras de bandage. Cet enfer a duré douze ans pendant lesquelles ma tante ne m’a parlé que deux fois. Pour son unique instruction et pour me dire que j’ai fini mon enseignement avec elle. Avec elle j’ai tellement appris. Pour faire une bonne arme il faut y mettre une partie de son âme, son chakra.


De retour à Konoha, j’ai pris le temps de me promener dans ses rues qui m’ont manquées pendant ses dix dernières années. Quand j’étais parti je n’étais qu’un enfant maintenant je suis presque adulte. J’ai revu ce jour là ma mère accompagnée d’un homme et d’une petite fille. J'ai compris alors que pendant mon absence elle c’était soignée mais aussi qu’elle avait retrouvée l’amour et que cette petite fille en était le fruit. Après avoir discuté avec elle pendant plusieurs heures pour en apprendre plus j’ai appris qu’elle me pensait disparue, mon grand-père ne lui avait pas dit que j’étais partis avec ma tante Ayumu pour m’entrainer. J’ai passé plusieurs semaines avec ma nouvelle famille, ma sœur. Un véritable ange, le contraire de moi. Malheureusement elle n’a pas de don pour la forge… Après ce court séjour, j’ai voulu rendre visite à mon grand-père.


Ça a été le pire jour de ma vie. J’ai retrouvé mon grand-père agonisant dans sa chambre. La porte de la maison était ouverte et sur les murs il y avait d’énorme entaille, sûrement dû à une épée. Quand je suis arrivé dans sa chambre il y avait un autre homme avec lui. Je n’ai pas réussi à le reconnaître. Mais un détail m’a marqué, son regard… Couleur or, tout comme moi. Mon grand-père n’eus pas le temps de me dire quand chose. Il put juste me montrer une boîte disposée sur une table dans le fond de sa chambre. Dedans j’y ai trouvé un livre et un collier. Je n’ai toujours pas découvert à ce jour à quoi servent ces objets, le livre ne s’ouvre pas. La mort de cet homme qui m’a éduqué m’a beaucoup touché. Pendant trois mois entiers j’ai refusé de sortir de ma chambre dans sa maison. J’ai même refusé de me rendre à ses funérailles organisée par le clan avec tous ses membres.


J’ai appris plus tard en sortant de ma grotte qu’ils ont profité de ces funérailles pour décider du nouveau chef de clan. Mon vieil homme préférer a laissé un très gros vides derrières lui. Ma mère, sa première née, a repris son rôle. Je n’ai pu la voir qu’une vingtaine de jours une fois sorti. Depuis elle est très occupée, renouer les liens qu’avait mon grand-père avec tous les plus influents de Konoha est une tâche ardue. Elle est restée très évasive sur comment elle a fait pour convaincre ses frères et sœurs de lui laisser post de Cheffe de clan, eux qui la dénigraient avant que je parte. Elle m’a donné comme ordre de devenir chuunin, parce que oui depuis que j’ai huit ans je ne suis pas monté en grade, je suis toujours genin. Elle m’a dit que je vais devoir passer devant le conseil de Konoha pour savoir si je suis devenu assez “mature” à vingt et un ans.


Aujourd’hui Naraka est un genin de 21 ans qui sort d’une audience avec le conseil de Konoha. Il a appris qu’il va devoir trouver un Jonin pour devenir son sensei qui le soutiendra dans sa demande pour passer l’examen en solitaire. Le conseil le juge trop solitaire même s’il est plus mature. Ils veulent voir comment un talent comme lui a pu évoluer loin du système classique des équipes.