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Affaire fratricide [rang B, Kusa]
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Parchemin de mission:

Mauvaise journée pour Lycoris. Sous ce surnom on peut plus floral se cache une kunoichi chétive, mais à l’esprit affuté comme une lame de rasoir, cheveux blancs, peau grise, yeux rouges, un objet d’expérimentation autant qu’une ninja. Silencieuse et emmitouflée dans une épaisse cape de paille, c’est elle qui est chargée d’emmener Kusa de l’autre côté de la rivière, dans le village de Senda pour faire la lumière sur les récents évènements. Loin d’être une balade de santé, c’est sur une petite barque que la traversée à lieu ; Lycoris à l’arrière en train de ramer, Kusa à l’avant. La responsable des lieux a insisté pour faire le travail, question de fierté ; on délègue l’enquête à une autre, elle peut bien ramer quelques minutes. Tout autour des filles, c’est la nuit noire et les brumes, éclairées par une lanterne, c’est dans l’atmosphère moribonde d’Oto qu’Ashara arrive sur les lieux. Il fait froid, un souffle glacial balaie les lieux.
Le soupir qu’à Lycoris n’a rien à lui envier.

« Hier, Tsubaki est revenue en pleurs et avec des propos incohérente, recouverte de sang. Peu après, ce sont tous les observateurs de la frontière qui sont rentrés, avec le corps de Kawakami avec eux. Personne ne comprend ce qui est arrivé et tout le monde a une version différente. J'ai ordonné que tout le monde soit mis au trou, mais personne n’a envie de s’y coller. Tu m’étonnes qu’Orochimaru t’a envoyé. » Les voilà arrivées de l’autre côté de la rivière, sur la berge. « C’est moi qui vais te guider dans le village, je suis responsable de tout ce qui se passe ici. Si tu as la moindre question, n’hésite pas. » Elle récupère la lanterne et c’est parti, direction l’abysse.

C’est dans une grange que se situe la prison locale : jadis, avec les montagnes non loin, ce devait être l’étape d’un karez, ces aqueducs creusés dans la pierre, pour garder l’eau fraiche en toutes circonstances. Mais aujourd’hui, les souterrains ont été reconvertis en prison et la grange juste au-dessus, en poste de garde. Les deux gardes de factions regroupés autour d’un feu de camp, ils se fendent d’une courbette tout ce qu’il y a de plus honorable à l’attention des filles.
Lycoris reprend la parole, agacée.

« C’est un sacré bordel : on a mis le corps de Kawakami dans la salle froide du karez, si tu veux l’examiner. Les autres préposés à la surveillance ont été mis au trou, chacun dans une cellule séparée, pour des raisons évidente de sécurité. J’ai isolé quatre suspects potentiels : Taro Hyuuga, c’est le responsable de la frontière, il est revenu avec les autres, un peu tâché de sang mais pas trop. Il n’a rien dit. Yukiteru Hotsuba était pâle comme un linge et tremblotait, un bon archer. Avec Minene Usagi, il était le plus agité, même si Usagi râlait comme une folle, comme quoi je n’avais pas le droit de la mettre au trou. Mon cul sur la commode, personne n’est foutu de me donner des réponses alors en attendant, tout le monde en prison. » Elle a un pincement au lèvre. « Il y avait une dernière personne ; Haruna Namikaze. Je l’ai mise à l’écart, la sous-chef, elle était anormalement calme pour ce qui s’est passé et n’a pas protesté quand je l’ai mise en cellule. M’est avis que c’est un comportement louche pour quelqu’un d’innocent, mais ce n’est pas à moi d’en juger. C’est ton travail à toi. » Elle pointe du doigt la sortie de la grange, vers le reste du village. « Sens-toi libre d’interroger les paysans du coin, peut-être que l’un d’entre eux a vu quelque chose, mais si j’étais toi, je n’y compterais pas, ils dorment pour la plupart et ils ont appris à ne pas se mêler de nos affaires. Si tu tiens vraiment à enquêter, il y a une auberge, le patron a l’habitude de nous voir. Sinon, tu peux toujours discuter avec les gardes de faction autour du village et nous autres, il doit bien y en avoir un qui a sa petite idée sur ce qui s’est passé. Ou au moins, la sagacité nécessaire pour inventer une histoire cohérente. » La responsable locale ne cache pas la douleur dans son regard. « Je ne sais pas qui a fait ça à Takeshi, mais préviens-moi quand tu auras trouvé. » Quelque chose que Kusa n’est pas obligée de faire : c’est Orochimaru qui a donné les ordres, techniquement, elle ne se rapporte qu’à lui aujourd’hui. « Que je règle ça à ma manière. »
Ven 2 Oct - 23:31
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Kusa no Ashara
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Les deux jeunes femmes étaient dans la barque pour traverser la rivière qui l'amènerait au village de Senda. Orochimaru l'y avait envoyé surement pour la remettre sur le terrain avant sa véritable mission. Car en réalité, Ashara n'était surement pas le meilleur atout ou la plus impliquée pour ce type de mission. Surtout que d'envoyer ses sbires aider les villages des alentours n'était pas trop dans ses habitudes. La jeune femme observait silencieusement son guide qui ramait jusqu'à l'autre rive. Ashara ne se souciait pas vraiment d'être malaisante ou intimidante. La responsable des lieux avait commencé à lui expliquer la situation. En l'écoutant, l'orpheline gardait un air détaché et ne la quittait pas des yeux.

Alors qu'elles arrivaient enfin au quai de Senda, la kunoïchi attendait que la responsable des lieux se lève pour sortir de la barque avec simplement la petite lanterne pour savoir où mettre les pieds. Le bois humide craquait sous leur poids alors qu'elles gagnaient la route. La nuit glauque pesait sur les lieux sous un lourd drap de brume. On voyait à peine la grange se dessiner à leur arrivé si ce n'était pas de l'éclairage du feu de camp où les gardes étaient postés. L'apparence banale de la prison était une bonne couverture pour ne pas trop attirer l'attention des étrangers. L'endroit était si silencieux que le crépitement du feu résonnait.

L'intendant des lieux avait pris ses dispositions tant qu'au sort de l'équipe de surveillance qui lui semblait plus que douteuse. Personne n'avait rien à dire sur ce qui s'était passé, aucun véritable indice semblaient avoir été retrouvé sur le corps et l'espionne qui aurait peu savoir ce qui c'était passé avec l'éclaireur Takeshi est prise de folie. Selon Lycoris il y avait une autre suspecte mise à l'écart il s'agissait de la sous-chef Haruna. Les explications données par son guide n'étaient pas dénouées de tout jugement, mais qui sait vraiment les raisons de son comportement si serein. L'intendante lui dictait une liste d'individus à interroger au besoin. Ensuite, Lycoris mettait un point d'honneur à régler le cas du ou des responsables à sa manière. Qui l'en blâmerait, il s'agissait de son coéquipier. Après tout le sort du ou des coupables ne l'intéressait pas, son travail était de le ou les trouver, fin de son intervention en ces lieux. Ashara hochait la tête.

▬Je vais observer le corps.

Disait-elle en tournant les talons pour se diriger vers l'entrée du karez au pied de la montagne. Ses petits orteils s'enfonçaient dans la terre froide et humides avant d'entrer en contact avec la pierre de l'ancien aqueduc. Il y avait une pièce gardée par deux hommes du même uniforme, il devait s'agir de la chambre froide où était gardé le corps de Takeshi. Silencieux, ils la laissaient entrer. La pièce était faiblement éclairée, Ashara prenait l'une des chandelles qui fondait sur le comptoir pour la déposer sur la table où était placé le cadavre. La jeune femme procédait à une observation visuelle rapide de son corps soulevant ses membres et ses vêtements à la recherche de blessures. Il en était couvert. Des lacérations répétées et violentes. Takeshi avait été violemment mutilé. Ceux l'ayant retrouvé pouvaient bien être couverts de sang.

Les plaies étaient fines, mais profondes, ses artères principales avaient été évitées. « On voulait donc le voir souffrir. » La jeune femme prenait une fleur qui reposait dans ses cheveux et l'enfermait dans sa main, sa tige s'allongeait et de son autre main, la femme gardait la bouche du cadavre ouverte pour laisser la tige y entrer et se faire un chemin jusque dans ses poumons. En ramenant la tige qui faisait des mouvements circulaires pour défaire les caillots coagulés, celle-ci était recouverte d'hémoglobine et suivi d'un cruor noir épaissi. « Il s'est noyé dans son propre sang. » La femme arrachait doucement la tige souillée avant de remettre la fleur dans sa longue chevelure. Cette dernière sortait de la salle froide en fermant derrière elle.

▬Où puis-je trouver Arano Tsubaki ?

Les gardes se regardaient un instant avant de lui donner une direction. Ashara engageait aussitôt le pas. « Je perds peut-être mon temps en allant voir cette espionne, mais je dois savoir ce qu'elle a à dire peu importe l'incohérence de ses propos... Si je peux associer quelques mots à de prochains témoignages ou indices, je pourrais peut-être tomber sur une piste. » Le petit claquement de ses pieds nues sur la pierre froide résonnait dans ce sinistre tunnel. L'écho d'un sanglot se faisait aussitôt entendre, Ashara regardait dans la cellule pour y trouver une femme couverte de sang recroquevillée dans le coin de son cachot.

▬Je ne crois pas avoir besoin de dire pourquoi je suis là… Je sais que tu as vue quelque chose hier. Qu’est-ce qui est arrivé à Takeshi ?

Le manque de tact et d'humanité à son égard n'était pas de la négligence, la jeune femme voulait des réponses rapidement et peut-être que de la mettre dans un état de stress la ferait reconnecter avec l'état d'esprit qu'elle avait à ce moment-là et ainsi ses divagations cacheraient un ou deux détails importants. Orochimaru avait pour habitude de rendre ses sujets d'expériences fous alliés, donc être en présence de ce même genre de comportement ne la rendait point mal à l'aise.

Lun 5 Oct - 1:27
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L’analyse d’Ashara est juste, les derniers instants de Takeshi n’ont pas été sans douleur, les blessures sur son corps sont profondes et il a probablement été massacré au sabre. Ou une autre arme blanche de grande taille. Le coup final a été une estocade à la poitrine, ce qui explique les quantités de sangs impressionnantes dans ces poumons.
Toutefois, l’interrogatoire de Tsubaki est bien moins fructueux : les yeux rougis et asséchés à force de pleurer toute la nuit, l’éclaireuse et ancienne partenaire de Takeshi est à peine capable de parler. Le ton brut de décoffrage de l’émissaire d’Orochimaru n’aide en rien et n’obtient aucun résultat, couverte de sang (qui n’a pas l’air d’être le sien), l’éclaireuse reste catatonique et accorde à peine un regard à celle-ci. Trop perdue dans son délirium, elle continue de gémir des paroles incompréhensibles.
Une enquête qui commence bien…
Pourtant, Ashara peut sentir quelque chose de louche en elle, l’entraînement d’Orochimaru paie et dans les yeux de Tsubaki se lit une torpeur indescriptible, un esprit saccagé par un genjutsu ? La confusion qui règne dans l’esprit de l’éclaireuse est toute sauf naturelle, comme si un Yamanaka lui a lavé le cerveau. Mais, si loin de Konoha, ça ne peut être ça, ils sont trop loin d’ici pour que ça soit eux. Qu’importe, l’expertise d’Ashara est suffisante pour comprendre que, si elle veut tirer la moindre information de sa collègue traumatisée, il lui faudra bien plus de temps et de moyens qu’une engueulade. Peut-être que Lycoris saurait y faire ? Il y a probablement un genjutsu à l’œuvre, ou un sceau maudit, ce serait difficile à croire, compte tenu du fait que le secteur dans lequel ils sont est relativement calme, mais l’imprévu fait partie de la vie ninja.
Dans le karez, un souffle froid parcourt les lieux.
Lun 5 Oct - 10:24
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Kusa no Ashara
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Ashara n'avait pas aidé la situation avec son approche aussi directe. Arano semblait même effrayée par sa confrontation et tremblait. Ses sanglots étouffaient les quelques syllabes qu'elle pouvait encore prononcer dans son état, aucun mot était déchiffrable. « Ils avaient raison, je ne pourrai rien tirer de son charabia quoi que... » la jeune femme posait ses mains sur les barreaux en essayant de s'approcher pour mieux l'observer. Ses yeux bougeaient dans tous les sens comme si elle voyait quelque chose... Comme si on lui avait retourné l'esprit. « Un genjutsu ? » Se demandait-elle. « Je ne peux pas prendre l'initiative d'ouvrir cette porte sans permission et sans surveillance, qui sait ce qu'elle pourrait faire dans cet état. »

La kunoïchi du son sortait du sous-terrain pour y trouver Lycoris près du feu avec les autres. La nuit se faisait encore plus fraîche et faisait frissonner Ashara qui se plaisait rapidement à la chaleur des flammes.

▬J'aurais besoin de votre accord et de votre présence pour observer Arano. Je crains que son état soit volontaire... S'il s'agit de Genjutsu je pourrais facilement l'en libérer, mais s'il s'agit d’une autre manipulation mentale, peut-être que vous pourrez en venir à une autre conclusion. Deux têtes valent mieux qu'une à ce qu'on dit.

Bien que l'impression qu'eût sans doute donné l'orpheline ne donnait pas l'impression de vouloir travailler en équipe, celle-ci n'était pas inconsciente de son manque de connaissance sur le grand monde. Beaucoup de choses lui sont encore inconnues puisqu'elle avait refusée plus d'une fois de faire équipe avec Kabuto dans ses recherches. Donc, être enfermée dans un jardin ne faisait pas d'elle la ninja la plus à jour au fait des techniques ninjas connues. Mais Lycoris aurait sans doute plus de chance s'il ne s'agissait bien d'une technique secrète.

La disciple d'Orochimaru n'attendait pas vraiment de réponse de sa part puisqu'elle voulait tout autant avoir des réponses. Celles-ci s'enfonçaient dans le sous-terrain pour gagner la cellule d'Arano. Une fois à l'intérieur accompagné de la responsable des lieux, la kunoïchi joignait ses mains ensemble.

▬Kai.

Prononçait-elle en allant ensuite poser deux doigts sur le front de l'espionne à l'esprit retourné.

Lun 5 Oct - 22:43
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« J’arrive, mais pas de bêtise. » Grommelle la cheftaine.

On lui a déjà abattu un ninja, si en plus il faut justifier d’un autre accidenté, cela va être difficile à expliquer dans le rapport. En particulier Tsubaki, la voix de Lycoris se fait plus cassante qu’à l’accoutumée, plus hostile, comme si l’idée même de toucher à un esprit démoli par les circonstances la répugnai. Au lieu de se parer dans une dignité condescendante, la responsable locale poursuit, d’un air plus agressif encore.

« Si je trouve celui qui a fait ça… » Mais rien de nouveau à l’horizon.

Toujours des menaces, des injures envers les éventuels coupables, pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre la présence d’Ashara sur les lieux ; avec Lycoris en charge de l’enquête, il y aurait déjà eu des morts. Un état de fait que la gardienne assume pleinement et en ouvrant la geôle, elle ne peut s’empêcher de détourner le regard. Voir la kunoichi dans cet état lui fait de la peine.
Elle rentre quelques instants, assiste à la rupture du genjutsu puis examine méthodiquement sa subordonné en quête d’un sceau ou d’une quelconque sorcellerie qui expliquerait l’hystérie de Tsubaki, puis en désespoir de cause, la geôlière fait un pas en arrière, secouant la tête avec désarroi. De l’autre côté du voile, dans l’esprit embrumé de l’espionne, quelque chose se met en branle, une étincelle, la mélodie d’Oto, il y a un changement dans son regard.

« Où suis-je ? » Demande fébrilement la survivante, incapable de se rappeler de quoi que ce soit.

Au grand dam de Lycoris qui peste de nouveau.

« Ce n’est pas normal, il doit rester quelque chose de plus profond, tu as dissipé la surface, mais plus en profondeur, un élément subsiste toujours. » Trop fort pour Kusa et la responsable du karez. « Ils connaissent tous les cellules.
-Je n’ai pas oublié, Lycoris-san. J’ai résisté du mieux que j’ai pu, je me sentais partir. Je ne voulais pas, je sentais que si je ne me concentrais pas, j’en oublierai jusqu’au nom de Takeshi. »
Manifestement, quelqu’un a essayé de lui effacé de la mémoire.

Si le travail est incomplet, il est loin d’être incorrect et malgré les questions de Lycoris, déterminée à faire la lumière sur les évènements, l’éclaireuse ne se souvient de presque rien.

« Tout est flou, je sais qu’il s’est passé des choses, mais je n’arrive pas à me souvenir. »

Dommage pour Kusa, si elle veut approfondir cette piste, il va falloir trouver un expert du genjutsu, un vrai. Ou alors, peut-être que cette bribe d’information, obtenue de Tsubaki, suffirait à faire parler les autres ?

note:
Mer 7 Oct - 12:31
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Kusa no Ashara
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La jeune femme retirait lentement ses doigts de son front pour l'observer. Il ne fallut que quelques secondes pour remarquer un changement d'attitude, comme si Arano retrouvait ses esprits échangeant brièvement avec son chef. Comme l'avait dit Lycoris, briser le genjutsu n'avait pas suffi, la victime était sortie de son brouillard de charabia, mais sa mémoire lui faisait défaut. Les connaissances en genjutsu d'Ashara n'étaient toutefois pas suffisant pour l'aider... Il fallait trouver un maître dans l'art de la manipulation mentale, mais à cette heure si tardive et dans un si petit village ce n'était pas chose facile. Donc, il leur fallait trouver l'auteur de ce crime.

▬Un individu capable d'effacer la mémoire, hmm...

La jeune femme quittait enfin Arano du regard pour fixer Lycoris. Son apparence atypique ne passait pas inaperçue pour se fondre dans la masse de l'auberge.

▬Il va te falloir une tenue plus sombre et de quoi cacher cette peau immaculée.

Disait-elle sans sourire, mais sans être totalement brute. La jônin d'Oto tournait les talons pour sortir du karez. Les yeux levés vers le ciel, il lui était difficile de voir la position exacte de la lune... Disons qu'il devait être onze heures ou une heure du matin... L'auberge ne devait donc pas être vide à cette heure. N'étant toutefois pas difficile à remarquer de par sa tenue de fleurs et de feuilles. La jeune femme attrapait une longue cape noire qui avait été laissée sans surveillance près du feu pour la déposer sur ses épaules puis revêtir son capuchon.

▬J'aimerais que tu restes à l'extérieur de l'auberge pour t'assurer que tout ce passe bien et si tu remarques quelque chose de suspect c'est encore mieux. Je vais tenter quelque chose... Je ne sais pas si je serai longue ou non. Alors, installes toi confortablement.

Suggérait-elle à Lycoris sur le chemin vers l'auberge. Une fois sur les lieux, des deux femmes devaient se séparer. Ashara entrait dans l'établissement. Ses pieds nus étaient cachés par la longueur de sa cape, un petit silence suivait son apparition sur les lieux. Des malheureux sous l'effet de l'alcool, un grand balafré dans un coin. Lorsque l'orpheline prit un tabouret au bar et commandait une bouteille de ce qu'il avait de plus fort, tous reprenaient leurs activités.

La femme glissait ses pièces sur le bois du bar et repoussait le verre qu'il lui amenait pour s'emparer de la bouteille pour boire à même le goulot. L'homme qui tenait le bar s'esclaffait.

▬Doucement ma petite, ce n’est pas du petit jus.

▬Les hommes sont tous des porcs !

S'exclamait-elle avec une voix tremblante suivit d'un rot.

▬Désolée...

L'homme lui faisait un petit sourire en empoignant un verre pour le frotter avec son chiffon pour essayer d'enlever les taches alors qu'Ashara prenait une autre bonne gorgé de cet alcool dégoûtant. La femme déposait la bouteille sur la table en grimaçant.

▬Vous avez raison... Ce n’est pas du jus.

La femme secouait la tête comme si l'alcool commençait à faire son effet. Mais étant immunisé aux poisons en tout genre, les spiritueux n'étaient pas une exception. La demoiselle faisait tomber sa capuche, ses yeux rougis des fausses larmes fixaient ceux de l'homme.

▬Jsuis tellement naïve... Moi qui croyais tout ce qu'il me disait... Mission par-ci, mission par-là blah blah blah. Mission mon cul !

La femme s'interrompait pour boire une gorgée.

▬En quête de nouvelles culottes à mettre sur son tableau de chasse, tu sais quoi... Faut jamais croire un ninja...

La jeune femme se rapprochait de l'aubergiste comme pour lui dire un secret.

▬C'est tous des menteurs.

Ashara se reculait sur son tabouret en roulant ses yeux un peu dans la brume et empoignait la bouteille pour boire. Après un long soupire la femme baissait la tête en laissant ses larmes couler le long de ses joues.

▬Pourquoi c'est si douloureux...

La demoiselle consciente que ses atouts féminins étaient plus que généreux, se retournait vers l'aubergiste en se penchant un peu faisant tomber un côté de sa cape pour dévoiler le haut de sa poitrine pour y poser sa main délicate.

▬Ici...

C'est alors qu'elle posait son autre main sur la poitrine de l'homme.

▬Juste là...

Ses grands yeux d'or et de lumières se perdaient dans ceux de son interlocuteur qu'elle tentait de séduire. Ashara ramenait sa main pour replacer sa cape en baissant les yeux... Un petit rire désespérer s'échappait de ses lèvres.

▬Je ferais n'importe quoi pour oublier et ne plus ressentir cette douleur... N'importe quoi.

Insistait-elle en glissant ensuite ses doigts sur la bouteille de haut en bas en guise de message subliminal que l'homme pourrait interpréter à son avantage.

▬Mais hélas c'est impossible...


Mer 7 Oct - 22:26
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C’était une approche pour le moins… Originale, d’ordinaire les ninjas d’Oto n’étaient pas du genre causant avec les villageois, à rester dans leur coin et à faire leur soupe de leur côté, sans trop se mélanger à la population. A l’exception de deux ou trois ninjas, la plupart des shinobis se tenaient à distance, une vie côte à côte avec les paysans du coin. C’est dans une ambiance figée, quoique très vite détendue par l’apparente ivresse de Kusa que l’aubergiste écoutait ses dires, ses paroles, ou plutôt sa tentative de séduction. Quelques curieux dans l’auberge avaient posé le regard sur elle dans l’espoir de se rincer un peu l’œil, puis en entendant ses fréquentations, c’étaient dit que, finalement, le célibat n’était pas si mal. Fricoter avec une kunoichi du village caché du son était un excellent moyen de disparaître et honnêtement, même si ce n’était pas une kunoichi, est-ce que coucher avec une fille suffisamment folle pour fréquenter un ninja était une bonne idée ?
Ce qui était sûr, c’est que la tactique d’Ashara allait porter des fruits, reste à savoir si elle voulait en profiter.

« OUAIS MOI J’AI UN GROS BÂTON D’AMNESIE A TE MONTRER. » Hurla un type rond comme une queue de pelle au fond de la salle.

Totalement ivre et inconscient d’à qui il s’adressait, l’homme pris une pause obscène pour renforcer son propos. « Pas dans l’auberge » comme dirait Lycoris, mais il fallait faire avec ; c’était les risques d’avoir une approche comme celle-ci.
De toute manière, c’étaient des ivrognes qu’avait Kusa en face d’elle, elle avait toujours moyen de les neutraliser rapidement et sans bavure, même si ça ferait grincer des dents. L’enquête n’en pâtirait guère, puisque les villageois semblaient ignorer tous des activités du son dans la région. Peut-être qu’interroger des gardes de faction donnerait de meilleurs résultats ?
Après tout, le monde ninja est petit, si elle est enquêtrice, les autres ont pu tirer leur propre conclusion.
Ven 9 Oct - 20:30
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